Alors que la ménopause commence à s’imposer dans le débat public, l’andropause, elle, reste un sujet encore en retrait. Pourtant, il n’y a pas tant de différences avec la ménopause…
Qu’est-ce que l’andropause?
L'andropause est caractérisée parla baisse du taux de testostérone observée chez l’homme. Elle n’est ni systématique ni forcément accompagnée de symptômes. L’andropause peut être à l’origine de symptômes similaires à la ménopause comme les troubles sexuels, troubles du sommeil, bouffées de chaleur, perte de mémoire, fatigue, perte de cheveux, baisse de libido, prise de poids, douleurs musculaires... Le symptôme n°1 est les troubles sexuels, contrairement à la ménopause où il s’agit de l’insomnie.
Cependant, contrairement à la ménopause, l’andropause ne signifie pas l’arrêt de la fonction reproductrice soit la production de spermatozoïdes.
Elle peut débuter vers l’âge de45 ans. Mais en général, les personnes concernées consultent plutôt vers l’âge de 65 ans. Néanmoins, l’andropause précoce peut s’installer dès l’âge de 20ans.
Selon une étude réalisée en 2007 dans la région de Boston aux États-Unis à propos de la baisse de testostérone chez l’homme, on constate que 20% d’hommes de plus de 70 ans sont touchés par l’andropause.
L’andropause est principalement liée au vieillissement, entraînant ainsi une baisse progressive de la production de testostérone. Toutefois, certains traitements médicaux peuvent accélérer ce phénomène. C’est le cas de certains médicaments utilisés dans le traitement de la prostate ou de la perte de cheveux:
- Les anticonvulsivants (pour traiter l’épilepsie) ;
- Les anti-androgènes (cancer de la prostate) ;
- Le finastéride (traitement contre la perte des cheveux).
Le traitement de l’andropause repose exclusivement sur l'administration de testostérone, et donc sous un traitement hormonal:
- Injectable (intra-musculaire) ;
- Comprimés ;
- Gel ;
- Patch
Cependant, cela nécessite un suivi régulier et un bilan prostatique préalable. Il est également contre-indiqué en cas de cancer de la prostate, cancer du sein, apnée du sommeil, état d’agressivité, insuffisance cardiaque, rénale ou hépatique grave ou encore hypertrophie bénigne de la prostate.
Un sujet dans l’ombre
Alors que la ménopause bénéficie d’une visibilité croissante dans la société, l’andropause reste largement en retrait. Pourtant, ses effets sont bien réels et concernent une part importante de la population masculine. Selon une étude réalisée en septembre 2024 par CINT pour DisonsDemain auprès de 801 hommes français âgés de 50 ans et plus, 44 %des répondants estiment que les professionnels de santé n’informent pas suffisamment sur le sujet et 48 % soulignent que les médias n’en parlent pas assez ouvertement. Cette désinformation contribue à «une réelle appréhension chez les hommes», un sentiment d’isolement et à une prise en charge tardive, alors même que les symptômes peuvent impacter la qualité de vie.
L’andropause reste un sujet trop peu abordé, encore trop tabou. Il est temps de briser le silence, pour mieux informer, accompagner et normaliser ce que vivent de nombreux hommes au quotidien après 45 ans. Comme la ménopause, l’andropause n’est pas une fatalité. Ce n’est qu’une étape de vie. Les prises de parole sur la ménopause pourraient ouvrir la voie au sujet de l’andropause prochainement…
Ophélie Delbos –Chargée de communication